Les mots pour désigner les données d'observation de la Terre sont nombreux (données de télédétection, produits satellitaires, imagerie spatiale...). Techniquement, il est important de retenir que l’acquisition et le traitement de toutes ces données s’appuient sur un même principe, le principe de télédétection.
Donnée satellitaire
Une donnée satellitaire est une donnée de géoinformation issue de la télédétection
Télédétection
Appliquée à l’observation de la Terre, la télédétection désigne la technique d’acquisition d’images et les techniques de traitement de ces images dans le but d’obtenir des informations sur la surface de la Terre, sans contact direct avec celle-ci.
Le principe de télédétection peut être schématisé ainsi : la surface de la Terre reçoit un rayonnement (par exemple émis par le soleil) et le réfléchit vers l’espace. Le rayonnement réfléchi est enregistré par un capteur (par exemple à bord d’un satellite), converti en données numériques, renvoyées à une station de réception située sur Terre. Ces données numériques, ou images, sont ensuite analysées et traitées afin d’en extraire des informations utiles.
Ainsi, la télédétection permet d’acquérir des informations sur la surface de la Terre, inédites et complémentaires de celles déjà couramment utilisées (données in situ, données statistiques, etc.). On peut par exemple cartographier et suivre l'évolution de la végétation, des surfaces bâties, des parcelles agricoles, obtenir des informations sur l'humidité des sols, sur la température de surface de la Terre, etc. Autant d'informations utiles pour établir des diagnostics et/ou orienter et évaluer des politiques locales en aménagement du territoire.
Ce processus de transformation des images en informations ou services utiles et utilisables par des entreprises, administrations et citoyen est souvent présenté comme une « chaîne de valeur » qui fait intervenir des acteurs très variés, mobilisant différentes disciplines, œuvrant dans différents secteurs et qui ont chacun leurs habitudes de travail et leur vocabulaire.
La chaîne de valeur : de l’image au produit
À partir d’images satellitaires et en faisant intervenir d’autres types de données, appelées ici données in situ (des relevés terrain par exemple), il est possible de calculer des indices et paramètres simples. À partir de ces indices, en faisant intervenir des compétences diverses, il est possible de développer des produits, ainsi appelés produits à valeur ajoutée.
La transformation d’images en produits est généralement testée dans un premier temps sur des portions de territoire restreintes sur lesquelles les chercheurs disposent de jeux de données importants (images satellitaires, photographies aériennes, relevés terrains, etc.). On parle alors de « preuve de concept » : les chercheurs testent de nouveaux algorithmes et publient les méthodes mobilisant des images satellitaires permettant de répondre à une question donnée sur un territoire.
Par exemple en Bretagne, les chercheurs du dispositif Kalideos traitent des questions liées à l’environnement, l’urbanisation, l’agriculture sur une zone test allant de Rennes métropole à la baie du Mont Saint-Michel. En savoir plus sur Kalideos.
Mais pour passer à une phase opérationnelle, il est nécessaire de généraliser ces méthodes et produits sur de plus vastes territoires, on parle alors de « mise en production ». Cette dernière soulève de nouvelles problématiques : adaptation de méthodes à différents territoires, besoin de données terrain (in situ) pour calibrer et valider les méthodes et produits, traitement de jeux de données très volumineux, opérationalité et efficacité des services pour répondre à des besoins métiers.
La chaîne de valeur : du produit au service
Lorsque la preuve de la pertinence de l’utilisation des données satellitaires est faire sur un territoire test ou pour une question précise, d’autres acteurs que les chercheurs (entreprises, administrations) peuvent s’emparer de ces méthodes et les généraliser sur de plus grands territoires, ou les adapter à des besoins spécifiques.
Cette chaîne de valeur est qualifiée par les acteurs du secteur spatial de chaîne « aval » par opposition à toute la chaîne « amont » (étapes de conception et de lancement des satellites et capteurs, réception des images). Par déclinaison on parle donc de produits, services et applications aval.
Dans cette chaîne de valeur théorique, les utilisateurs sont supposés s’emparer des nouvelles techniques et produits satelliatires pour construire leurs propres applications ou en intégrant de nouveaux jeux de données dans leurs métiers. Dans les faits, cette chaîne de valeur restée trop descendante n’a pas permis jusque-là de répondre aux besoins métiers des utilisateurs. Pour en savoir plus, lisez l'article sur la place des utilisateurs dans la chaîne de valeur